BAFOUSSAM: JOURNEE MONDIALE DE LA LIBERTE DE LA PRESSE 2018 : EXPOSE DE Joseph OLINGA

Club Média Ouest

Journée mondiale de la liberté de la presse

Par Joseph OLINGA N. Journaliste

Chargé à la formation du Club média Ouest

Secrétaire nationale à l’organisation et à la mobilisation syndicale du Snjc.

 

Chers confrères

Aujourd’hui, 3 mai 2018 est une journée importante pour la presse dans son ensemble. Pour ce jour qui marque le 25e anniversaire de la journée mondiale de la liberté de la presse, l’Unesco et les organisations de journalistes et des métiers de la presse sont convenus de retenir le thème : «Médias, justice et Etat de droit : les contrepoids du pouvoir ». Cette commémoration intervient au moment où la communauté globale célèbre le 70e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’Homme par l’Assemblée générale des Nations Unies.

Au Cameroun, comme partout dans le monde, ce thème évoque les avancées et les difficultés qui structurent les interactions nécessaires entre le système judiciaire, les médias et les journalistes.

Il ne s’agit pas de faire le procès de l’une ou de l’autre des parties. L’objet d’une telle évocation est surtout de rechercher les moyens pour que ces deux acteurs de la démocratie jouent pleinement leur rôle.

L’interaction recherchée doit, si elle est réellement et objectivement orchestrée, permettre une complémentarité des médias et de la justice dans la promotion de la transparence, la responsabilité de tous et la gouvernance. Vous vous en doutez que la réalité au Cameroun n’exempte pas toujours les médias, les journalistes et les acteurs de la structure judiciaire de nombreux égarements qui impactent certes dans les rapports entre ces deux corps de métiers mais aussi chez les autres acteurs sociaux.

Pour parler de l’ambition des médias, des journalistes ainsi que des organisations nationales et internationales telles que le Club médias Ouest qui organise cette soirée commémorative, le Syndicat national des journalistes du Cameroun dont nous sommes membres, pour la plupart, ou encore la Fédération africaine des journalistes et la Fédération internationale des journalistes, entre autres, le choix de ce thème réside dans la volonté de souligner le rôle que jouent les médias pour responsabiliser les gouvernements et contribuer à la transparence des élections et du jeu social et politique dans son ensemble.

Il s’agit aussi de scruter les moyens permettant de renforcer la capacité de l’appareil judiciaire à protéger la liberté de la presse. De ce point de vue, l’objectif est d’analyser, sous le prisme camerounais, l’impact des différentes lois sur la presse et les libertés d’expressions. Il s’agit aussi de mettre sur pied des plateformes permettant aux journalistes et aux judiciaires d’échanger sur les lois et les règlements. Il faut le dire, pour le décrier que les hommes des médias s’illustrent parfois par la méconnaissance des textes et des procédures. Nous envisageons d’ailleurs dans les jours à venir organiser une session d’échange entre les acteurs du système judiciaire et les hommes de médias. Cette session nous permettra aussi d’aborder la question des publications Internet dans l’espace communicationnel ainsi que les effets de cette tendance souvent entretenue en haut lieu.

Vous comprenez que le thème choisis cette année pour marquer la journée mondiale de la liberté de la presse inaugure un processus dans lequel les médias et les journalistes veulent associer à la réflexion et au changement des mentalités les représentants du système judiciaire mais aussi le gouvernement à travers ses différents démembrements ainsi que la société civile et tous les autres acteurs sociaux.

Il s’agit d’organiser des plateformes interactives pour débattre des sujets liés à la responsabilité de la presse dans la construction de la démocratie et le développement pluriel. Il s’agit aussi d’interpeller la communauté dans son ensemble sur l’urgente nécessité de construire un système dans lequel l’exécutif, le législatif, le judiciaire et les médias jouent pleinement leur rôle. L’Unesco a par ailleurs saisi l’occasion de cette commémoration pour présenter les résultats des nouvelles recherches sur la sécurité des journalistes. Le système «Police lab» qui a été présenté à Accra, au Ghana est un laboratoire de politique qui permet de créer des interactions entre les chercheurs et les acteurs politiques travaillant sur des secteurs communs.

La 25e journée mondiale de la liberté de la presse que nous célébrons a aussi donné l’occasion aux entreprises de presse indépendantes de lancer une nouvelle campagne intitulé «Read more, listen more» en français «Lisez plus, écoutez plus». Il s’agit d’encourager et inciter les producteurs de l’information ainsi que les consommateurs à aller au-delà des sources d’informations habituelles et de rechercher de nouvelles sources permettant d’avoir des perspectives informatives différentes.

Tout au long de l’année 2018, l’Unesco et les organisations de journalistes à travers le monde vont faire des publications de masse sur la liberté de la presse. Il s’agit, à la fois, de faire l’état des lieux de la liberté de la presse à travers le monde mais aussi de repenser et apprécier la liberté d’expression et le développement des médias qui dépendent en grande partie des politiques culturelles et sociopolitiques mises sur pied par les gouvernements. Cette initiative qui veut souligner l’importance de la liberté de la presse et de la liberté d’expression nourrit le vœu de voir la fin de la désinformation, des censures multiples et de plus en plus subtiles qui empêchent à la presse de jouer son rôle mais aussi, cette campagne entend mettre un terme aux harcèlements de toutes natures et aux violences contre les journalistes ainsi que les travailleurs et les acteurs des médias. Des réalités qui vont en contradiction avec le respect des droits humains fondamentaux et empêchent l’épanouissement et le développement des peuples.

Le choix pour du Club média Ouest, le Cmo de vous convier à cette soirée est une invitation à mutualiser nos ressources et nos énergies pour construire une presse de référence dans la région de l’Ouest et au Cameroun. Cette mutualisation passe par des apports divers, chacun en fonction de ses potentialités et des ressources en sa possession.

Je vous remercie pour votre bienveillante attention.