BAMOUGOUM : UN MILITAIRE DECEDE DANS UN GRAVE ACCIDENT DE LA CIRCULATION AU LIEU DIT CARREFOUR DSCHANG

Parti de douala ce jeudi 09 Août 2018 au petit matin pour le ravitaillement de la soute à essence du secteur militaire N°9 à Bafoussam, le sergent chef TAKOUBI va être arraché à la vie suite à un grave accident de la circulation au lieu dit carrefour Dschang à l’entrée de la ville de Bafoussam en fin de matinée.

Selon les témoins, le camion citerne chargé de gasoil a perdu le contrôle dès le sommet de la côte venant de Dschang, le sergent chef TAKOUBI, conducteur , se battra de toutes ses forces pour maitriser l’engin. C'est peine perdue.

Il ira échouer directement sur l’entrée du chantier de la nouvelle route qui par du carrefour Bamougoum pour le stade omnisports de Kouekong via l’aéroport de Bafoussam.

L’engin après plusieurs tonneaux va perdre le train portant les deux roues arrière et se coucher sur le côté passager avant de s’enflammer. Le chef de bord, l’autre sergent chef MPONDO aura juste le temps de sauter de la cabine pendant la difficile manœuvre de son camarade. Il s’en sortira miraculeusement sans grand problème.

Le troisième,  un autre sergent chef se battra pour sortir des flammes avec une fracture à la jambe et des brûlures de premier degré sur le buste ainsi qu'au niveau des jambes. 

Il va tard dans la soirée être transféré à Douala à bord de l'ambulance des sapeurs pompiers de Bafoussam pour une bonne prise en charge.

 

La bataille contre la mort va commencer pour le soldat conducteur.

Les hommes en tenue sur les lieux n’arriveront pas à faire sortir leur camarade des flammes qui avaient déjà envahi la cabine du véhicule. Plutôt, ils prendront davantage de la distance dès la première explosion.

C’est un jeune courageux et déterminer à sauver une vie qui va, malgré le refus des hommes en tenue, de braver les flammes pour extirper le sergent chef en souffrance.

Le jeune TAKOUGANG FOSSO Merlin, taximan dans la ville de Bafoussam explique :  « quand j’ai vu motorboy sauter, j’ai attendu de voir le chauffeur se sauver à son tour. Mais rien. Je l’apercevais en souffrance, coincé dans la cabine. Malheureusement personne n’osait approcher le véhicule en flammes. Les gendarmes nous en empêchaient d’ailleurs. Me rendant à Mbouda, j’ai décidé de m’arrêter et d’aller au secours de ce citoyen. Les gendarmes m’ont à maintes reprises repoussé, et j’ai réussi à les déjouer pour aller jusqu’à la voiture. J’ai d’abord hésité. Mais mon cœur m’a parlé.

J’ai fait sortir le chauffeur des flammes et me rendant compte qu’il était encore vivant, j’ai crié au secours et deux autres jeunes du carrefour sont venus m’aider à l’éloigner de la zone du feu.

Nous avons ensuite déchiré ses vêtements et enlevé ses chaussures avant de le mettre dans un taxi pour l’hôpital régional. Le chauffeur quand je l’ai vu avec les mains, la tête et les jambes brulées en partie, j’ai prié pour lui. Les hommes en tenue qui étaient là nous ont curieusement regardé faire, jusqu’à ce que mes amis conduisent le blessé dans un taxi pour l’hôpital. Je suis resté sur les lieux chercher mon téléphone et mes pièces personnelles qui sont malheureusement restés dans le feu pendant l’opération de sauvetage.»

A la question de savoir s’il n’a pas eu peur pour sa vie, le secouriste de circonstances est plutôt rassurant. «  C’est vrai que j’ai eu peur à un moment mais ma détermination était de sauver une vie humaine. J’ai pris un risque énorme, ma vie était en danger. Mais pour une vie, ça valait la peine. Je compte me rendre au chevet de ce chauffeur à l’hôpital juste après ».

TAKOUGANG FOSSO Merlin_Le Brave secouriste volontaire
TAKOUGANG FOSSO Merlin_Le Brave secouriste volontaire

Les sapeurs pompiers vont aussitôt arriver et réussiront à maitriser le feu. Mais le camion est irrécupérable.

Ensuite suivra un ballet des autorités administratives et de forces de maintien de l’ordre sur le site.

Le préfet CHAÏBOU de la Mifi et madame Liliane Tchuenté Atangana , sous préfet de Bafoussam 3ème (encore convalescente) une fois sur les lieux vont serré la main au jeune Takougang Merlin pour son héroïque qui lui aurait valu, si l’on était en France, des encouragements et la reconnaissance officielle du gouvernement.

Son acte me renvoie les images d'un certain Mamadou Gassama, grimpant la façade principale d'un immeuble en France, sans matériel, sans peur, pour aller sauver la vie à un enfant accroché au 4ème étage.

Aux environs de 14 heures, le sergent chef TAKOUBI, conducteur du camion citerne va succomber à ses blessures aux urgences de l’hôpital régional de Bafoussam sans avoir eu l’occasion de remercier le « civil » qui a défié toutes les barricades des éléments des forces de maintien de l’ordre pris de peur, pour le faire sortir des flammes.

Hélas, s’achève le parcours d’un combattant !

 

©Léopold Nguelo : ouestmediainfo.cm