Crise permanente et guerres de leadership : Quand les politiciens du ‘’ventre’’ veulent tuer l’âme immortelle

L’actualité de la présidentielle du 7 Octobre prochaine remet au gout du jour la profondeur du malaise qui existe au sein de cette formation politique. L’âme immortelle est-elle victime d’un mauvais sort qui la condamne à la mort ?

La sérénité est ce qu’il ya de plus rare au sein de l’Union des Populations du Cameroun (UPC) depuis belle lurette. Le parti historique du Cameroun qui a vu passer en son sein des grands noms d’indépendantistes, à l’instar de Ruben Um Nyobe, Félix Moumié, Ernest Ouandie et autres, a toujours souffert des batailles du leadership, entretenues par ses propres cadres. Avec la convocation du corps électoral pour le 7 Octobre 2018 en vue de l’élection du président de la République,

les velléités sont plus que jamais perceptibles au sein du parti du crabe. Et l’on parle de la faction Bapoh Lipot et celle de Baleguel Nkot, ces deux upécistes qui se réclament chacun le titre de secrétaire général du parti.

Une question qui s’avère dépassée aujourd’hui à en croire certains cadres de l’Upc qui disent ne plus reconnaître l’honorable Bapoh Lipot comme membre du parti, bien qu’étant député Upc à l’Assemblée Nationale. En réalité, le député Bapoh Lipot est considéré comme persona non grata par ses camarades à cause des manquements jugés graves, portant atteinte à l’intégrité du parti.

Mais l’intéressé ne compte pas lâcher prise. Surtout que dans son combat il est soutenu indirectement par le régime de Yaoundé. On se souvient de la récente sortie du ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji qui, dans un communiqué, reconnaissait comme l’unique interlocuteur de l’Upc, Robert Bapoh Lipot. Une position qui contraste avec la réalité.

Il ya en effet moins d’un an, l’union des populations du Cameroun pour laquelle l’honorable Bapoh Lipot est désigné secrétaire général par le gouvernement, tenait son congrès au terme duquel  les responsables ont été élus à tous les niveaux.

Prenait part à ce congrès le Sous-préfet du département du Mfoundi au nom de l’administration et dont un rapport a d’ailleurs été transmis au ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation ; René Emmanuel Sadi à l’époque des faits qui avait alors délivré une lettre de prise d’acte. Sur ce rapport, le secrétaire général n’était autre que Baleguel Nkot, malheureusement aujourd’hui en disgrâce avec l’administration, depuis l’avènement du nouveau MINAT.

Un vrai désastre dans une République qui se veut démocratique, lorsque l’administration se donne le pouvoir de choisir les leaders au sein des formations politiques de l’opposition en fonction de ses humeurs. Le Sg élu officiellement en marge du dernier congrès du l’Upc, Baleguel Nkot, dans l’une de ses sorties sur le plateau d’une télévision camerounaise, dénonçait déjà ce complot contre sa personne, faisant remarquer qu’il a toujours depuis son élection, reçu des cartons d’invitation de la part des autorités de Yaoundé comme secrétaire général de l’Upc pour prendre part à des manifestations officielles. La dernière en date selon lui, du 20 mai 2018 

L’Upc et le fameux soutien à Paul Biya

Dans la foulée de cette cacophonie, une chose est constante : l’Upc, contre toute attente, soutient la candidature de Paul Biya pour la présidentielle du 07 Octobre, peu importe la faction.

L’honorable Bapoh Lipot a juste été plus rapide en s’alignant avec les autres dans le cadre de ce qu’ils ont qualifié du G-20 des partis de l’opposition qui soutiennent Paul Biya. Ce soutien est réitéré d’une manière ou d’une autre par Baleguel Nkot, dubitatif dans sa position juste à cause de sa mise à l’écart.

Mais dans le fond, il réitère le soutien constant de l’Upc dans son ensemble à la candidature de Paul Biya, président sortant. L’incongruité de ce soutien c’est que celle qui est présentée comme présidente nationale de l’Upc, en l’occurrence Habiba Issah, a fait acte de candidature.

Candidature malheureusement qui ne fait pas l’unanimité au sein de l’Upc. Les leaders des deux factions ayant opté pour la politique de positionnement trouvent que celle-ci n’a aucun droit de déposer une candidature au nom de l’Upc, bien qu’étant présidente élue.

Preuve s’il en était encore besoin du grand malaise de l’âme immortelle du Cameroun qui se meurt à petit feu. La solution miracle pour sauver l’Upc de sa crise permanente serait de convoquer les ‘’Dieux’’ du Cameroun  pour une séance d’exorcisme car, quoiqu’on dise, ce parti reste une identité remarquable dans le landerneau politique camerounais, malgré l’usure du temps.

Il faut le sauver des déchirures, des guerres intestines de leadership, aminées par ces champions de la politique alimentaire qui n’ont Dieu que pour leurs ventres. L’Upc ne doit pas mourir, l’Upc doit vivre pour la mémoire des combattants de la libération du Cameroun

©ouestmediainfo.cm : NADRA SAMIRA NGOUPAYOU