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Ouest / Budget d’Investissement Public (BIP) 2018. L’Ouest pourrait perdre 3 235 737 000 francs cfa
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- Publication : jeudi 8 novembre 2018 16:26
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C’est ce qui ressort du troisième sous comité technique régional de suivi. 168 projets sont menacés de forclusion.
Le rapport du sous comité technique régional de suivi du BIP dans la région de l’Ouest, dressé le 31 Octobre 2018 ne fera certainement pas danser certains responsables qui prétendent mouiller le maillot pour l’amélioration des conditions de vie du petit peuple. A 15 jours de l’arrêt des engagements, le taux d’exécution physique de l’ensemble des projets affectés dans la région du soleil couchant est estimé à 46.8%. 168 projets dont taux n’a pas franchi le seuil de 5%, sur 585 délégations automatiques reçues pour l’exercice finissant. En des termes appropriés, sont menacés de forclusion. La population de l’Ouest pourrait ainsi se voir sevrer par la faute de certains acteurs, des investissements évalués à 3 235 737 000 francs cfa, représentant environ 30% de la dotation globale. Les projets routiers ( pont, entretien, réhabilitation, ouverture pistes ) étant la véritable pesanteur avec 43 projets pour 1 418 262 000 francs cfa, de quoi donner quelques rides à l’ancien ministre des travaux publics Patrice AMBA SALLA, qui avait cru si bien faire en décidant le transfert annuel de 27 millions de francs cfa à chaque commune pour l’entretien des routes. Son expérience de maire (Ayos) le lui en avait suggéré certainement. 57 projets (forage, approvisionnement en eau et électrification) d’un montant de 929 748 000 francs cfa. 752 361 000 francs cfa pour 26 projets relevant de la construction des salles de classe, des centres de santé intégrés, bâtiments administratifs et autres. Enfin les projets de moins de 5 millions de francs cfa pour 104 366 000 francs cfa. Dans ce bégayement caractérisé, le département du Koung Khi tient le haut du pavé avec 69.3 % et le Haut Nkam dans la posture du mouton noir de la troupe avec 31.1%, ceci peut être à cause de la performance des communes de Bafang, Bakou et Bana respectivement avec 3.6%, 0% et 0%. De taux d’exécution.
A qui la faute ?
Aussi aisément, les entrepreneurs sont indexés par ce qu’ils soumissionnent les marchés alors qu’ils ne disposent pas d’une capacité financière devant leur permettre d’assumer leurs engagements. En guise de réplique, ces derniers arguent que leurs comptes sont plombés par des impayés de 2017 et 2016 pour quelques uns. Mais à l’analyse des interventions des tenants de la trésorerie publique, on s’aperçoit que le problème est logé dans le circuit des finances. Les structures publiques de gestion de Bafoussam ne se sont pas arrimées aux reformes intervenues à la Direction Générale des Impôts et à la Trésorerie Générale, d’où la baisse de l’offre physique des finances due à la faible capacité de mobilisation du volume monétaire à même de satisfaire la demande sans cesse croissante.

« Tous les projets sont attribués, mais le hic, c’est que rendu au 31 Octobre, ils sont à moins de 5%. On est là en face de l’inefficacité du système de sélection des entrepreneurs. Là que le bât blesse, c’est que notre système étant un système de sélection aux pièces, ces entrepreneurs se sont prévalus une capacité financière qui malheureusement tarde à prendre corps pour une exécution physique. D’un côté, le système n’a pas toutes les clés pour identifier les déclarations certaines de l’autre. Les entrepreneurs se cachent derrière les factures impayées. Même si ces factures sont impayées, ils auraient dû se manifester par le refus de soumissionner, ça s’expliquerait mieux. Pas de gagner le marché et évoquer les factures impayées. Pour ce concerne les projets à problèmes, l’arrêt des engagements c’est le 15 Novembre, La loi des finances dit : On paye le service fait. C'est-à-dire il faut exécuter correctement le marché pourqu’on puisse faire l’engagement. Dans le contexte actuel, nous avons bien évalué, si ces 168 projets pèsent plus de 3 milliard et il reste 15 jours, et ils ne peuvent pas être exécutés en 15 jours. Forcement, l’engagement ne peut pas être fait. Ces ressources risquent de forclusion si on n’exploite pas la disposition du budget programme. Et de manière simple, on vous a donné un litre à boire, vous n’en buvez que 0.7 pourtant les gens continuent à avoir soif. C’est là où ça commence a être difficile. Donc, avant l’arrêt des engagements, les maîtres d’ouvrage doivent essayer de regarder avec les ordonnateurs principaux. Peut être une réallocation peut être faite pour que la ressource ne soit pas perdue et que par rapport à 2019, qu’il y ait une certaine reprogrammation ».
©ouestmediainfo.cm : Alexis YANGOUA