MOBILISATION POLITIQUE A BAHAM: LE RDPC EST-IL DEJA EN CAMPAGNE ?

Les élites et forces vives du Rdpc du département des Hauts-plateaux étaient en liesse ce samedi, 14 juillet 2018.

Réunis au lendemain de la déclaration officielle de la candidature de leur champion, le président Paul Biya, elles ont exprimé leurs émotions vis-à-vis de la réaction positive du chef de l'État, acceptant de se représenter pour la présidentielle à venir, en réponse à des appels incessants à candidature qui fusaient de partout, à travers le triangle national.

L'événement de Baham au départ annoncé comme meeting de remerciements du chef de l'État pour l'investiture gagnante du fô des baham aux sénatoriales de mars 2018, a dû prendre une autre coloration.

C'était pratiquement un meeting régional, loin sans faux. Des caciques du parti du renouveau avec en pole position le président du sénat, Marcel NIAT NJIFENJI, étaient présents, en dehors du sultan des Bamoun, sa majesté Ibrahim MBOMBO NJOYA, de plus en plus absent à des grands rendez-vous politiques ces derniers jours.

Il a été absent on se souvient à la cérémonie de levée des fonds dans la cadre de l'assistance humanitaire d'urgence des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest dont l'étape de l'ouest tenue le 07 juillet 2018 était une véritable saga. Absence également constatée au meeting de remerciements pour l’élection du sénateur NGOUCHINGHE Sylvestre dit "Congelcam" à Bafoussam le 08 Juillet dernier qui avait pourtant vu la mobilisation de quasi tous les sénateurs Rdpc de l’Ouest.

Les organisateurs de l'événement de Baham ont dû abattre un travail titanesque à la dernière minute. La candidature de Paul Biya annoncée seulement quelques heures avant cette randonnée politique, il aurait fallu revoir les banderoles et autres gadgets à l'effet de transformer l'objet initial de la manifestation qui au départ était un "meeting de remerciements et d'appel à la candidature" devenu meeting de remerciements et de soutien à la candidature du président de la République.

Tous les membres du gouvernement originaires de l'ouest étaient présents. "La campagne n'est pas lancée", a lancé le chef POKAM Max II dans son discours faisant remarquer que cette mobilisation n'était que l'avant-goût de ce qui pourra se vivre à Baham et dans les hauts plateaux tout au long de la période de la campagne électorale. En réalité, cette rencontre politique avait tout d'une campagne électorale.

Et le choix de Baham pour cette sortie musclée pourrait s'expliquer du fait de la particularité de ce département qui regorge une panoplie d'opposants au régime Biya dont le plus redouté, le Pr KAMTO du Mrc. Il était alors question selon certains analystes politiques de lancer un message à l'endroit de Maurice KAMTO pour les échéances à venir, lui qui semble être convaincu de son accession à la magistrature suprême. Mais ce que l'on déplore c'est cette violation flagrante de la loi électorale par le parti de Paul Biya.

Cette loi qui stipule que la campagne électorale s'ouvre deux semaines avant le jour des élections. Or,à peine le corps électoral convoqué, le Rdpc au regard de ce meeting et des tapages médiatiques sur les antennes de la chaine publique, est en campagne

Effets d'annonce!

Selon les textes de base du rassemblement démocratique du peuple camerounais, le président du parti en est le candidat naturel. S'appuyant sur cet élément, la candidature du président Biya était incontournable à moins que le parti advenait à convoquer manu militari un congrès pour réorganiser le parti. Mais malgré cette réalité, c'était de l'anxiété au sein de sa famille politique au lendemain de la convocation du corps électoral.

Des doutes sceptiques planaient malgré tout quant à sa candidature au regard de certaines réalités du pays. Notamment la crise dite anglophone qui secoue les nord-ouest et le sud-ouest, la nébuleuse boko haram dans la région de l'extrême-nord, en passant par la pression étrangère dont les États-Unis d'Amérique.

On se souvient de la sortie très récentes de l'ambassadeur des États-Unis qui a fait le buzz il y'a quelques mois. Aussi, le poids de l'âge qui pèse sur le dos du président Biya, qui aura 86 ans le 13 février 2019 et dont 36 passés à la tête du pays.

Paul Biya aurait alors répondu favorablement non seulement aux multiples appels de ses camarades, mais surtout de ses plus proches collaborateurs et amis. On a encore en mémoire la dernière sortie du sultan MBOMBO NJOYA au cours du meeting de Bangangté à l'honneur de NIAT NJIFENJI Marcel, président du sénat après sa reconduction qui faisait savoir que "Paul Biya est condamné à se représenté, même si c'est pour un mois".

Une façon de dire qu'il faut relever le défi de la réélection à la magistrature suprême, même s’il faut déposer les armes après

© ouestmediainfo.cm : NADRA SAMIRA GOUPAYOU